2 coopératives agricoles à Bernard et à Anette


Création d’une banque de semence et mise en place d’un réseau de paysan pour la production, la distribution, le suivi des plantules et petits animaliers, dans deux villages sévèrement touchés par l’ouragan Matthiew.


Pays : HAITI, Région du Sud’Ouest

Village : Bernard et Anette, Département de la Grand’Anse

Domaine : agriculture et environnement.

Mise en oeuvre: juin 2017

Promoteurs : Association HAITI LEVE KAMPE

Etude menée et réalisée par Les Grands Anselais d'Europe, Goûts et Couleurs et La Solidarité Grandans.


INTRODUCTION

L’agriculture comme on dit très souvent, est l’élément essentiel du développement économique à Haïti. Elle constitue la source de revenu la plus importante et la profession des ¾ de la population. Il en a d’ailleurs toujours été ainsi. En effet, la grande prospérité de la colonie de St Domingue n’était due qu’à la mise en valeur des terres fertiles du pays. Malheureusement, depuis l’indépendance jusqu’à ces derniers temps, le mépris des pouvoirs publics et le manque de moyens paralysent ce secteur d’activité, pourtant générateur de richesse.

 

Ainsi nous voulons mettre en place à Bernard et à Anette de la Grand’anse, deux localités différentes en terme de culture agraire, une boutique d’intrants de conseils aux agriculteurs avec pour objectif d’aider les paysans à améliorer leurs rendements en utilisant mieux les produits qui leur seront fournis. Bernard et Anette sont deux localités des sections communales de Gommiers et de Lopineau dans la commune de Roseaux.

 

Dans un contexte où l’accès aux semences est problématique (les semences sont rares et chères), la coopérative aura aussi pour mission la mise en place d’un réseau paysan de production de semences en organisant des formations en techniques de multiplication et de conservation des semences.


ZONE GEOGRAPHIQUE

La commune de Roseaux est située dans la péninsule de Tiburon à l'Est de la ville de Jérémie. Elle est longée à l'ouest par la rivière des Roseaux qui se jette à cet endroit dans le golfe de la Gonâve. La commune est peuplée de 32 517 habitants (recensement par estimation de 2009).


MISE EN OEUVRE

Nous allons commencer dans les villages de Bernard et d’Annette sans toutefois écarter la possibilité de transporter des intrants dans d’autres localités de la commune de Roseaux. Plusieurs réunions et campagnes de sensibilisations vont être réalisées pour sonder le terrain.

Les activités prévues consistent à :

1) Recueillir des données sur le terrain et compiler celles existantes.

2) Faire un diagnostic détaillé de la situation actuelle.

3) Élaborer un avant-projet et le dossier définitif de l’étude, incluant les devis descriptif, estimatif et les recommandations pour la gestion et l’exploitation de la boutique.

4) Animation (rencontre, information, sensibilisation, planification)

5) Sensibiliser les groupements locaux

6) Assurer le suivi du projet pendant une période déterminée.

7) Spécifications d’outils et entrants

8) Commande des outils et intrants agricoles

9) Construction de deux hangars et de deux boutiques

10) Inauguration

Notre mission sur place en juin 2017 a consisté en la réalisation des points 4 et 5. 

Ci-dessus, photos prises à Bernard.

Ci-dessous, photos prises à Anette.


LE SUIVI

Extrait du compte rendu d'un membre de l'association "les grands anselais d'Europe", Lodareff ANTOINE.

"Nous nous sommes réunis sur le parvis de l’église pour un entretien de 2 heures environ

Les points abordés :

  1. L’importance de la solidarité (restitution des graines)

  • La restitution des graines a bien eu lieu. Le comité constate cependant de plus en plus d’absences aux réunions.

  • Le comité ne se réunit pas de façon périodique pour faire le point sur l’avancement des projets. Lors de notre entrevue, nous avons conseillé des réunions entre les membres du comité au minimum 2 fois par mois.

  1. Les difficultés que rencontre la communauté (accès à l’éducation et à l’eau potable)

  • Le plus gros problème de la communauté est l’accès à l’eau. Il faut compter une heure de route pour remplir les réservoirs depuis Bernard, certaines localités comme Reynald, se trouve à plus de 2 h d’un point d’eau.

  • L’accès a l’éducation est garantie jusqu’à la 9ème année fondamentale (4eme) depuis Bernard au prix d’un trajet d’une heure à pied. Au-delà de ce niveau, les parents sont contraints d’envoyer les enfants à Jérémie, Roseaux où ils doivent payer un loyer et une pension quand ils en ont les moyens. Par ailleurs, beaucoup d’enfants ne vont pas à l’école faute de fourniture scolaire et de quoi se chausser.

  1. Une statistique (orale) de la population

  • D’après mes interlocuteurs, il y aurait plus de 1000 habitants dont 350 enfants répartis sur la 4eme section de Gommier. cette section compte 17 localités dont la plus éloignée de Bernard est Raynald à 3 h de route.

  1. Exposition du modèle de développement local que constitue ce projet

  • Lors de notre entretien, j’ai insisté sur le volet développement que constitue l’action de l’association.

  • Sur l’idée que notre action est de les rendre autonomes, et être capable de vivre de leur travail sans dépendre des aides.

  • Très souvent j’ai été coupé dans mon intervention pour écouter des doléances  qui n’ont rien à voir avec les projets en cours. Je leur ai expliqué comment, ils pouvaient améliorer leur quotidien en ayant une autre vision. Par exemple, passer d’une agriculture de subsistance à un modelé agricole pouvant garantir un revenu minimum d’existence.

    • J’ai avancé l’idée d’une coopérative agricole (mise à disposition de petites machines agricoles ; motoculteur, de moyens de transport de marchandises comme un tricycle par exemple etc..)

    • L’enseignement de nouvelles techniques agricoles

    • L’optimisation de surfaces cultivées (enlever les pierres par exemple)

    • L’irrigation des terrains pour réduire la dépendance vis-à-vis des aléas climatiques (manque de pluie)

 

 

5. Des pistes pour améliorer l’accès à l’eau.

 

Pour améliorer l’accès à l’eau, j’ai étudié 3 pistes :

Récupération des eaux de pluies ; il existe 2 mares naturelles pouvant être exploitées ; il suffira juste de les agrandir et les tapisser par une bâche imperméable, genre réserves d’eau à proximité des autoroutes.

 

Figure 1 exemple de Stockage Eau pluviale

 

 

 

Il existe aussi la possibilité d’utiliser des bâches de stockage pompier.

 

 

Figure 2 Exemple de Stockage Fermé Eau potable ou eau Pluviale

 

 

 

L’inconvénient est qu’il n’existe pas assez de surfaces pour récupérer l’eau de pluie et que cette eau n’est pas potable. Cependant, cette solution peut être associée à la possibilité suivante

La deuxième possibilité consiste à créer un réseau d’adduction depuis la source où est collectée l’eau actuellement.

 

Figure 3 Tube PEHD en Rouleau

Avantages :

Source situer en hauteur ; pas besoin de pompe etc.., il suffira d’un rouleau de tuyau genre PEHD. Eau potable

 

Inconvénient :

Nécessite de faire une tranchée pour protéger le tuyau.

J’estime que si les habitants ont accès à l’eau en une demi-heure, la distance depuis le village ne peut être supérieure à 2Km.

 

La troisième possibilité est la création d’un puit artésien à proximité du village.

Avantage :

Eau potable, Localisation la plus proche possible

Inconvénient :

Coût : Environ 8000 à 10000 € pour une pompe manuelle (source, forage dans la localité de doudouche).

 

Figure 4 Exemple de puits manuel. Photo non contractuelle.

 

 

Nécessite d’installer une pompe électrique pour fournir de l’eau en quantité suffisante pour l’irrigation.

 

Figure 5 Pompe de relevage Solaire pour puit artésien

 

 

 

 

 

Dans les 3 cas il faudra anticiper un petit réseau d’assainissement pour éviter de créer un problème écologique plus grave à l’avenir. Ce point pourra être étudié lors d’une prochaine visite.

 

...

 

 

Lodareff ANTOINE, le 28 août 2017